Mon premier Jogging de 14km

[Jogging du Cœur (Blaugies/Belgique) - 11/11/17 - 14km]

Je n'ai qu'un vague souvenir de mes motivations quand cette inscription a été faite :

- Plus de dossard pour la fin de l'année 2017 après le Trail des Fées de septembre

- Une dernière chance de pouvoir ressentir une montée d'adrénaline, de me challenger

- Enfin prendre le départ aux cotés de mon homme, qui le prend seul depuis 2 ans

- Courir avec les amis

Certainement un ensemble de toutes ces raisons si bien que je me retrouve la semaine qui précède cette course avec une sensation de ne pas me sentir à ma place, que ce dossard n'est pas fait pour moi!

Et le doute s'installe : c'est de la route et pas du trail, "Suis-je capable de tenir 14km sur du roulant?", Comment gérer 14km d'une traite?

En plus, pas du tout gâtée la fille car c'est la période "vive les fluctuations hormonales" du mois, ce qui n'arrange rien à ce resenti!

Mon homme me rassure (heureusement que je l'ai tu sais!) : "Tu prends le temps que tu as besoin. Aux 4 ravitos tu t'arrêtes, tu bois un peu d'eau pour récupérer et tu repars. ça va le faire !"

Et ce fameux 11 novembre, on se retrouve sur la ligne de départ avec des amies.

Damien ne m'attend pas et se faufile pour remonter le peloton. C'est notre truc, on court chacun à son allure pour profiter un max de la course chacun à son rythme et on se retrouve sur la ligne d'arrivée.

Je passe sous le porche de départ et glisse sur l'extérieur pour faire signe aux garçons qui sont venus nous voir. Je règle mon allure, je sais que je ne dois pas m'emporter par le rythme de départ des autres coureurs. Les filles ont déjà pris un peu d'avance quand je suis passée près des garçons. Je ferai ma course seule (ou presque) dès les premiers 500m.

15h15, Nathan prend son départ pour le cross de 800m. On ressent tellement sa fierté quand il nous demande si il y a aussi une course pour lui quand on prend nos dossards. Il arrivera 7ème derrière les jeunes du club d'athlétisme, le sourire aux lèvres pour le reste de la journée.

De mon coté, la course continue et je me retrouve serre-file sur une bonne portion sur une route aussi large qu'une voiture, coincée dans l'allure imposée par ce "bouchon". Un  vélo ferme la marche, un bafle dans le sac et la musique puissance 1000 ! Ambiance à fond de cale et le gars qui crie " Allez, plus vite ! " et tout une série d'autres encouragement. Non je ne ferai pas ma course sur cette position et je me motive.

2ème km, ça y est je peux enfin prendre mon allure. Je regarde ma montre, je suis entre 6' et 6'30. Merde ! Je vais vachement vite par rapport à mon habitude. Je viens à peine de savoir boucler 2 entrainements à 6'40. J'essaye de calmer le rythme mais je m'y sens bien. Pourtant que je sais qu'il me faudra encore tenir ... 12Km.

Ce qui me motive le plus c'est que j'arrive à reprendre quelques personnes. "Ouf, je ne serai pas dans les dernières" et personnellement, ça fait du bien au moral tout simplement car TU N'ES PLUS CELLE QUI SE FAIT DEPASSER".

Le 1er ravito arrive dans le milieu du 3ème km. J'attrape un gobelet d'eau, bois la moitié, une marche rapide sur quelques mètres avant de reprendre mes foulées. Un clown (oui oui t'as bien lu!) au dessus d'une échelle tient un panneau signalant la bifurcation pour le 7 et le 14km.

Et là, c'est clair ! Presque plus personne devant moi ... ni derrière. Les coureurs du 14 sont déjà bien devant (ils en ont plus dans les guiboles que moi) et ceux que je me voyais dépasser en me sentant à l'aise sont partis sur le 7km. Mais je ne prends pas de coup de massue! Je continue, je me sens bien même à ce rythme que je maintiens. Il fait bon, j'arrive même à souhaiter qu'une petite bruine vienne nous rafraichir.

Une section de pavé glissante sur 700m me casse les pattes. J'essaye de prendre les bas-côtés dès que possible quitte à patauger dans la boue. Youhouuuu un peu de version trail !

7ème km - 2ème ravito ! J'en suis à la moitié ! Trop fort ... Je ne me sens pas "mal" et commence à bien croire que je finirai sous ce beau rythme qui m'accompagne depuis le départ. Je fais la bise à un pote qui y fait l'intendance et même schéma : eau, marche sur quelques mètres et je reprends cette petite cote qui se dresse devant nous.

Ah oui, je ne t'ai pas encore raconté les ravitos de cette course ! Tu y trouveras bien entendu de l'eau mais ce qui fait le "charme" de cette course, c'est que tu y as aussi de la bière ! Cette course étant sponsorisée par la brasserie du village, les organisateurs en offre à ceux qui veulent en profiter sur les 4 ravitos du parcours. Ils sont fous ces belges !

En quittant le ravito, j'entends un gars qui crie à la fille qui l'accompagnait " Vas-y je te rejoins ! " Et à votre avis, c'est pourquoi? Ben pour la blonde houblonnée du ravito.

Je rattrape la nana et en profite pour lui glisser " Et il ose t'abandonner pour une blonde ! ". On fini par faire connaissance et on court 1km ensemble quand ce que je craignais arrive ! Merde on avait un bon rythme toutes les 2, on aurait pu la terminer ensemble cette course et en plus elle était super sympa.

Mes douleurs méniscales se réveillent au 8ème Km

Soupire de cette course. Je sais ce que ces douleurs m'ont fait endurer sur le trail des fées, je sais que je vais devoir mordre sur ma chique sur les 6km restants. Trop rapide trop longtemps alors que je n'y suis pas encore habituée? Mauvaises chaussures? T'as pas le temps de te poser ces questions à ce moment là. Tu dois juste trouver les meilleures astuces pour terminer cette course sans (trop) en pâtir.

Sur 3km, je jongle entre l'application d'huiles essentielles (bien joué de les avoir emportées) et une alternance de marche/run dès que la pique de douleur réapparait. Et ça le fait plutôt pas mal ! J'arrive à tenir le coup sans trop en souffrir, misant sur le mental et pensant à mes objectifs de trail 2018.

11ème km, c'est le pur bonheur !

On rentre enfin en forêt !

Line mode "Trail" enclenché !

Je les vois les filles devant moi en train d'essayer d'éviter le flaques, ça me fait sourire intérieurement et ça fait du bien au moral de positiver tout simplement. Je fonce, éclaboussures de boue garantie. Je prends mon pied, je suis dans mon élément. Les douleurs ne sont presque plus là. J'ai dû marcher une fois ou deux sur 1,5km. Vive les sols tendres !

Un peu de tarmac à nouveau, on passe ensuite par le "Sentier des Amoureux" qui est devenu une vraie patinoire de boue après le passage des 1000 coureurs (pas mal hein pour un petit village) mais pas de gamelle (dommage hein!). Le dernier tronçon! On rejoint la route pour les derniers 700m. Derrière moi, j'entends quelqu'un qui arrive avec une foulée super rapide et je me demande qui est en train de me rattraper comme ça (alors que je suis dans les dernières) et j'entends " Coucou maman ! ".

Nathan me rejoint pour les derniers 500m et je passe l'une des lignes d'arrivée qui touche tellement une maman, la main dans la main avec son loulou :)

" Mais maman, je peux pas te donner la main, j'ai pas fait les 14km "

Non mais tu as fait la plus belle des chose,

me rejoindre pour mes dernier km

alors on passe la ligne d'arrivée ensemble!